Article de Var Matin sur le Conseil Municipal du 27/03

Publié le par Elsa Di Méo

Un rapport qui attise l'opposition

Débuté à 9 h, le conseil municipal a joué hier les prolongations puisqu'après la « mi-temps » du repas de midi, les débats se sont prolongés jusqu'à 17 h 45... malgré le minutage désormais à la disposition du maire, à la faveur du nouveau matériel de vote électronique et de sonorisation qui lui permet, en outre, d'allumer et couper les micros à distance !


Il faut dire qu'entre le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur la gestion de la ville entre 1998 et 2007 (voir notre édition du 26 mars) et la présentation du budget primitif, l'opposition avait du grain à moudre, ce dont elle ne s'est pas privée.


Une situation financière « catastrophique »

Les élus ont d'abord pris connaissance des observations de la CRC sur la communauté d'agglomération (voir notre édition d'hier) mais sans commentaire : « J'ai été bien gentil de vous le communiquer mais il n'y aura aucun débat sur ce rapport au conseil municipal de Fréjus comme à celui de Saint-Raphaël », a d'entrée prévenu le sénateur-maire, Élie Brun.


Le ton était donné, repris par Elsa di Méo (PS) sur le document s'intéressant aux finances de la ville : « Ou vous essayez de faire en sorte que le mensonge soit le plus gros possible, ou vous faites une erreur de lecture politique. Pour une fois, un organisme d'État indépendant met noir sur blanc ce que nous répétons. La situation financière est catastrophique, le produit de la fiscalité ne couvre même plus les charges de fonctionnement et de personnel avec une masse salariale qui favorise votre clientélisme local. Vous avez un besoin permanent de trésorerie, le rapport relève des jeux d'écriture de vos services et vous sollicitez des lignes de trésorerie souvent coûteuses pour la collectivité. Et avec une dette de 2 948 euros par habitant, la ville mettra 35 ans pour se désendetter ! »


Relevant l'absence d'éléments sur l'impact qu'aura Port-Fréjus II sur les finances communales, l'élue socialiste s'interrogeait : « Quelles mesures allez-vous prendre pour rectifier la situation ? Quand aurons-nous un vrai débat sur votre politique effrénée d'emprunt ? »


« C'est moins facile d'être le maire d'une ville jeune »

Sylvain Ferrua (Front national) se montrait moins prolixe : « Ce rapport me confirme dans le fait d'avoir toujours voté contre votre budget pendant huit ans. J'ai été le seul et j'en suis fier. »


En réponse, Élie Brun disait « assumer pleinement et totalement ce rapport. J'ai passé un an et demi à travailler avec ces magistrats financiers. Je suis allé à la CRC parce que je voulais m'expliquer sur tous les dossiers et croyez-moi, ce n'était pas facile de se retrouver seul avec M. Icard face à un tribunal. Oui, la commune est endettée parce que nous devons équilibrer notre budget, parce que nous avons fait le choix de revaloriser les bas salaires des employés municipaux (une charge de plus de 2 ME qui se répercute chaque année) et de leur faire bénéficier de tickets-restaurants (500 000 à 600 000 E par an) parce que moi, je crois à une justice sociale. »

« Je suis ravi d'être le maire d'une ville jeune, poursuivait-il, mais c'est moins facile à gérer car on a davantage de besoins qu'avec une population de plus de 60 ans. Quant à Port-Fréjus II, je vais m'efforcer qu'il rapporte autant de recettes que de dépenses. Et je ne retiendrais qu'une phrase : nous avons un potentiel fiscal important. »


Impôts locaux : pas d'autre augmentation sur le mandat

Est-ce à dire, s'inquiétait l'opposition de gauche un peu plus tard, qu'entre le recours à l'emprunt et la hausse des impôts locaux, le maire optera pour la deuxième solution ?

« J'avais dit en 2008 que je les augmenterai une fois sur le mandat, c'est fait », les a rassurés le maire, en concluant son propos sur les applaudissements de sa majorité. On reviendra dans notre prochaine édition sur l'examen du budget 2009.



Emeric Charpentier
Var-Matin
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